Depuis le 1er janvier 2015, Strasbourg est devenue Eurométropole. La dénomination spécifique que la loi confère à “l’Eurométropole de Strasbourg”, consacre le rôle spécifique de Strasbourg, capitale européenne, siège à ce titre de diverses institutions européennes, notamment les deux assemblées parlementaires : le Parlement européen et l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, nous dit-on sur le site Strasbourg.eu. Citoyen européen et strasbourgeoise d’adoption, je suis arrivée dans cette ville dans le but de découvrir la vraie démocratie européenne, l’unité dans la diversité, la tolérance, les droits de l’homme, le cosmopolitisme d’une capitale européenne.

Bien que l’idée d’une Europe unie soit avancée à l’époque d’Aristide Briand, Richard de Coudenhove-Kalergi ou encore Victor Hugo et son célèbre discours « les Etats-Unis d’Europe » au Congrès de la Paix de 1849 et Winston Churchill avec son « discours à la jeunesse étudiante » à l’université de Zurich en 1946, c’est en 1950 qu’elle se concrétise grâce à ses sept pères fondateurs : Robert Schuman, Jean Monnet, Konrad Adenauer, Alcide de Gasperi, Paul-Henri Spaak, Johan Willem Beyen et Joseph Beck – ils ont tous subi et combattu le totalitarisme nazi ou la dictature fasciste.

Après trois guerres en un moins d’un siècle, l’Europe est déchirée. A partir de 1948, le continent entre dans la guerre froide et la menace soviétique est plus pesante que jamais. Face aux dangers qui menacent à nouveau la paix mondiale, Robert Schuman prononcera son fameux discours le 9 mai 1950 (devenu jour de l’Europe), en appelant les européens à créer une solidarité de fait afin de faire l’Europe. Il propose la mise en commun des productions de charbon et d’acier de la France et de l’Allemagne, qui assurera immédiatement l’établissement de bases communes de développement économique, première étape de la Fédération européenne, et changera le destin de ces régions longtemps vouées à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus constantes victimes. C’est ainsi qu’apparait la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), appelée à un grand avenir : l’Union européenne.

Aujourd’hui, nous y sommes. L’Union européenne compte 28 Etats membres et s’étende jusqu’aux portes de l’orient. Toutefois, l’Europe connait à présent des crises profondes – économique, politique, sociale… Les valeurs de l’Union européenne sont, selon l’article 2 du Traité sur l’Union européenne (TUE), le respect de la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’Etat de droit ainsi que le respect des droits de l’homme, y compris des minorités. Le même article nous dit que la société européenne est caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les hommes et les femmes. Ces valeurs sont-elles vraiment présentes et respectées aujourd’hui ? La crise des migrants, l’ascension constante des partis d’extrême droite et les protestations de masse contre les politiques d’austérité et la corruption sont une constante dans beaucoup d’Etats membres de l’Union.

L’Union européenne, cette formidable construction réalisée par et pour notre grandiose civilisation européenne, ne peut et ne doit jamais disparaître.

Cet article 2 du TUE pourrait paraître désuet dans ce contexte, mais moi – j’y crois. L’Union européenne, cette formidable construction réalisée par et pour notre grandiose civilisation européenne, ne peut et ne doit jamais disparaître. Le but de son existence est de créer une union sans cesse plus étroite entre les peuples de l’Europe, dans laquelle les décisions sont prises le plus près possible des citoyens.

 Voilà ce que j’ai décidé de rechercher en créant ce petit projet : les citoyens de l’Union européenne sont-ils vraiment unis ? Est-ce que Strasbourg, en tant que capitale européenne, encourage vraiment cela ?

Et voilà un de mes essentiels invisibles : les valeurs européennes. J’inaugure donc aujourd’hui une nouvelle page de mon blog, dédiée aux européens de Strasbourg et à leurs histoires. Qu’ils soient strasbourgeois (ou alsaciens tout simplement) ou citoyens des 28 Etats membres, je vais essayer de raconter leur histoire, leur vie à Strasbourg, leur interaction avec la ville et ses habitants et de voir si, à leur avis, Strasbourg a tout ce qu’il faut pour être une vraie capitale européenne.

A l’époque où l’intégrité de l’Union européenne est menacée par le fameux Brexit, je souhaite remettre au cœur du débat les desiderata qu’évoqua Robert Schuman il y a 66 ans : la solidarité, la paix, le bien-être commun des européens. Pour les Etats membre qu’on appelle « la nouvelle Europe » – la Roumanie, la Bulgarie, la Croatie ou encore la Pologne, l’UE représente une nouvelle vie, un nouveau monde – ouvert, prospère, tolérant et on peut encore sentir un certain enthousiasme pour ce projet, notamment parmi les jeunes. Mais qu’en est-il des jeunes de l’Occident ? Réalisent-ils l’importance de leur appartenance à la famille européenne comme leurs pairs le font ?

J’espère trouver les réponses à toutes ces questions durant mon périple et je suis persuadée qu’elles ne me décevront pas. Je crois en Europe et je crois en Strasbourg et en sa mission de gardien des valeurs européennes, en donnant l’exemple pour les autres grandes villes de l’Union. Je vous invite alors à m’accompagner dans ce projet. Même si les textes seront un peu longs, sachez que votre patience et votre temps sont très précieux pour moi, mais aussi pour les personnes que je vais vous présenter ici. Je vous remercie de tout mon cœur, chers européens, et j’espère que vous allez apprécier le travail entrepris pour la réalisation de ces articles.

A bientôt et bonne lecture !