Dans un contexte où elle devrait être centrale, la politique culturelle est maltraitée, négligée, oubliée. […] Il y a urgence.

Jérôme Clément tire la sonnette d’alarme dans son dernier livre, L’urgence culturelle. Fondateur d’ARTE, la chaîne franco-allemande à vocation culturelle européenne et, actuellement, président de la Fondation Alliance française, il a été l’invité de la plus récente édition des Dîners littéraires au Sofitel Grande Ile Strasbourg.

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Les Dîners littéraires représentent un événement culturel digne d’une capitale de l’Europe, alliant gastronomie et luxe avec prestige et nouveautés littéraires. C’est une merveilleuse occasion pour les amoureux de littérature de profiter de la subtilité et le raffinement d’une cuisine mettant en avant des produits exclusifs du terroir, en compagnie des plus grandes personnalités littéraires contemporaines de la France.

Les Dîners littéraires représentent un événement culturel digne d’une capitale de l’Europe, alliant gastronomie et luxe avec prestige et nouveautés littéraires.

Je tiens à remercier tout d’abord le Sofitel Strasbourg Grande Ile pour cette merveilleuse invitation et de féliciter Madame Cathy Muller-Philippe, Marraine des Dîners littéraires, propriétaire et directrice de la boutique Montblanc de Strasbourg (…puisque la littérature n’est que le prolongement de l’écriture…), Jean-Philippe Kern, Directeur général du Sofitel Strasbourg Grande Ile, Elsa Charbit, Directrice de la radio JM à Marseille, journaliste et animatrice de la rencontre et François Wolfermann, libraire à la Librairie Kléber pour l’idée et l’organisation de cet événement.

Cathy Muller-Philippe, Marraine des Dîners littéraires, propriétaire et directrice de la boutique Montblanc de Strasbourg. Photo: Valentin alias Thunderstorm (https://www.facebook.com/thunderpics67/)

J’ai longuement réfléchi à la manière dont je devrais présenter Jérôme Clément. Au début, j’ai voulu le déclarer mon EUROPEEN #7, mais j’ai vite compris que ça serait réducteur pour une telle personnalité. Puis, je ne voulais pas simplement attribuer cet article à la catégorie « Culture » non plus.

 Alors voilà, il sera L’EUROPEEN, le VIP de mon projet si vous voulez. Je ne l’ai pas interviewé mais je l’ai écouté, je le connais depuis longtemps à travers l’Alliance française et ARTE, j’ai lu son livre et je lui ai fait part de ma reconnaissance pour son apport à la vie culturelle des européens.

Diner littéraire Sofitel Strasbourg

On dit que ARTE est la chaîne préférée des Français. En tout cas, c’est ma chaîne préférée. Je n’imagine pas ma vie (d’homo modernus) sans elle. Comme Monsieur Clément, trop souvent il m’arrive de penser que « la culture en Europe est un échec ». Mais, après, je prends la télécommande, j’appuie sur la sept et mon espoir revient. Je me rappelle que je vis à Strasbourg : la ville qui accueille ARTE et que Jérôme Clément a félicité dans le cadre de cet échange pour « sa politique culturelle extrêmement vigoureuse ».

Son parcours académique est « assez classique pour un jeune Parisien issu de la petite bourgeoisie : études littéraires et juridiques, Sciences-Po et l’ENA ». Jérôme Clément nous dit aussi qu’il appartient à une génération pour qui la culture était la plus haute forme d’engagement. Et il n’a pas hésité à exprimer (dans son livre, comme durant notre dîner) sa désolation face à ce monde accaparé par les finances, le modèle du consumérisme capitaliste et la terreur instaurée par la « folie terroriste », ignorant de plus en plus la culture.

Strasbourg : la ville qui accueille ARTE et que Jérôme Clément a félicité dans le cadre de cet échange pour “sa politique culturelle extrêmement vigoureuse”.

Il faut dire : Parlez français ! lance-t-il un appel aux chefs d’entreprise, aux parlementaires, responsables publics, universitaires et… aux candidats à la présidentielle. Réveillez-vous ! A l’heure de la globalisation défendez votre langue, notre langue, le français.

Je vois dans ce livre un manifeste intéressant, mais quelque part utopique. Il milite pour que la culture regagne une place centrale dans la politique nationale et européenne, en passant par une revalorisation de la langue française, agenouillée (presque) devant l’Anglais.

Jérôme Clément pose des questions douloureuses :

La culture, outil précieux contre les guerres et les divisions ?

Qu’est-ce que l’identité d’un peuple ?

Le plaisir de la beauté a-t-il un prix ?

Avant de poursuivre avec des affirmations tout aussi directes :

Il n’y a pas de véritable politique culturelle européenne.

La culture est un moyen essentiel pour lutter contre les replis nationalistes.

Le pouvoir de l’argent décide de la beauté.

J’arrête de dévoiler le contenu du livre, que je vous laisse savourer à souhait, mais pas avant de finir avec un passage qui me tient à cœur et qui avance des idées que j’avais exprimé moi-même dans l’article introductif de mon projet « Strasbourg – Capitale de l’Europe » :

Je crois aux valeurs de l’Europe, à son ouverture aux autres, à son histoire qui lui fait comprendre le prix de la liberté, de la circulation des hommes et pas seulement des marchandises.

(…)

Nos enfants, heureusement, sont européens, souvent plus que nous-mêmes, parfois sans s’en rendre compte. (…) Ils n’ont connu qu’une Europe en paix alors que nos parents n’avaient vécu qu’une Europe en guerre. C’est donc à eux que revient la responsabilité de créer, dans les faits et par leur politique citoyenne, cette Europe de la culture que ma génération appelait de ses vœux (…).

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